Applifarm : La filière bovine connectée grâce au Cloud AWS et au Big Data
Selon une étude Business Insider Intelligence, le nombre d’installations d’objets connectés dans le domaine de l’agriculture atteindra 75 millions d’ici 2020. Et d’ici 2050, une exploitation moyenne produira 4 000 000 points de données par jour, contre 190 000 en 2014. Dans un contexte de crise de la production, le Big Data représente pour la filière bovine l’opportunité de croiser des données disséminées dans l’optique de créer de nouveaux services pour les éleveurs. Benchmark de suivi des performances et du pilotage quotidien, recommandations personnalisées sur le pilotage d’alimentation, de reproduction… le projet Big Data Applifarm vise à contribuer à l’amélioration de la performance économique des élevages. Pour faire le point sur ce projet et le rôle du Cloud AWS dans la transformation digitale de la filière bovine, nous avons rencontré Vincent Sincholle, directeur du Design Lab de Neovia.
Docteur en Management de l’innovation, diplômé de l’Ecole polytechnique, Vincent Sincholle est passionné d’innovations et de nouvelles technologies. Il a travaillé pendant 9 ans au sein du centre de recherche en nouvelles technologies du groupe Thales, en étant chargé de développer les nouveaux domaines et d’organiser l’innovation. Depuis 2016, Vincent dirige le Design Lab, un département dédié à l’exploration des nouvelles technologies pour le groupe Neovia, notamment sur les technologies Cloud, Big-Data et Intelligence Artificielle.
Pouvez-vous présenter le projet Big Data (Applifarm) ?
Dans un contexte de crise de production de la filière bovine en France, Neovia et plusieurs autres sociétés partenaires* ont décidé de créer une plateforme Big Data destinée au monde agricole et notamment aux éleveurs de vaches laitières, afin de permettre aux éleveurs de continuer à améliorer leurs outils d’aide à la décision. Ces outils demandent de pouvoir collecter un grand volume de données, et c’est l’objectif de la plateforme Big Data que nous avons développée. Cette plateforme B to B récolte des données auprès d’institutions, comme le Contrôle Laitier par exemple, d’entreprises de génétique ou de nutrition et santé animale comme Neovia. L’objectif : permettre à des fournisseurs de services d’accéder à ces données pour développer de nouveaux outils à destination des éleveurs, par exemple des applications mobiles.
* Innoval Eilyps, Cogedis, Ceva Santé Animale et Adisseo.
Quelles sont les ambitions du projet ?
L’ambition du projet est de connecter une grande majorité des éleveurs laitiers et de leur fournir les informations permettant d’améliorer la rentabilité des exploitations via des services développés par les fournisseurs de services tiers cités ci-dessus. Un producteur de lait doit assurer une production d’environ 600 000 litres par an pour arriver à l’équilibre financier, il est donc nécessaire de disposer d’outils de pilotage toujours plus précis, d’où l’idée d’utiliser le Big Data pour aider des tiers à développer ce type d’outils. Le projet a été lancé dans la région Grand Ouest, et va s’étendre en France entière en 2018. Il est ensuite prévu d’ouvrir la plateforme à l’international.
Quels challenges avez-vous rencontrés ?
Le premier challenge technique a été de collecter des jeux de données issus d’institutions n’ayant pas le même niveau de maturité technologique. Certaines données étaient accessibles via des API Rest, tandis que d’autres sociétés collectaient encore leurs données manuellement, et les stockaient dans des bases de données comme SQL Server. Il a donc fallu composer avec différentes technologies, différents formats de bases de données, plus ou moins modernes, et les différents degrés de maturité des systèmes d’information des partenaires. Ensuite, nous avons travaillé avec D2SI à la construction d’une solution d’hébergement des données de façon à ce qu’elles soient accessibles en temps réel. D2SI nous a aidé à répondre aux challenges d’authentification des fournisseurs de services, de gestion des autorisations d’accès aux données, et à assurer la stabilité et la « scalabilité » de la plateforme, tout en étant capable de fournir le service très rapidement.
Quelle partie de l’IT avez-vous sous-traitée ?
Toute l’architecture de la plateforme a été confiée à D2SI, le Front-end et les services à Neovia, et la partie data a été gérée par Evolution, leader français en génétique et reproduction animale.
Comment avez-vous choisi D2SI pour cet accompagnement ?
Je travaillais déjà avec les services AWS, et pour réaliser un projet ambitieux comme celui-ci je voulais être accompagné par des experts et des architectes. Trois sociétés ont été mises en concurrence, deux d’entre elles étaient conseillées par AWS, dont D2SI. Et c’est avec D2SI que les échanges ont été les plus fructueux.
Pourquoi et comment avez-vous choisi le Cloud public ?
Notre choix s’est porté très tôt sur le Cloud public, nous ne voulions pas avoir à gérer des problématiques de maintenance et de mises à jour, notamment sur les bases de données. Le Cloud public nous permet de ne pas avoir d’ops, de travailler dans une logique DevOps, et de gérer facilement les enjeux de « scalabilité ». Pour une structure start-up comme celle d’Applifarm, cela a un impact important en termes de coûts. La sécurité des données est également bien plus forte dans le Cloud public. Enfin, nous avons aussi été convaincus par les nouveautés annoncées par AWS, comme l’ETL Glue et des moteurs d’IA. Aujourd’hui, nous sommes satisfaits de ce choix.
Comment s’est passée la collaboration avec D2SI ?
Nous sommes satisfaits de l’accompagnement apporté sur ce projet. D2SI est une société agile, qui prototype très rapidement. Nous n’avons pas perdu de temps à faire de longues spécifications techniques, nous sommes entrés directement dans le code et le prototypage. C’est une démarche qui nous a séduit. D’un point de vue relationnel, nous avons apprécié de travailler avec des personnes abordables, avec qui nous avons eu un bon contact et un échange d’égal à égal. D2SI a également envoyé une équipe sur place, à Vannes, et avoir une présence en local pour développer des fonctionnalités, nous a permis de créer de la proximité et de gagner du temps. Enfin, D2SI nous a apporté une très bonne professionnalisation sur toute la chaîne de valeur : formation aux bonnes pratiques de coding, de nommage, de « versioning », de gestion des « repository » et des différents environnements… en dehors de tout le code qui a été développé, je retiendrai ces bonnes pratiques apportées par D2SI, tout au long du projet.