Aujourd’hui c’est botanique.

L’artichaut

On désigne par artichaut la plante entière et sa partie comestible, l’inflorescence en capitule, appelée aussi tête d’artichaut (wikipédia)

Artich-OCTO

J’ai la chance en ce moment en mission d’être au contact de personnes issues de la société OCTO. Ce sont des personnes formidables et elles supportent même mes élucubrations. La dernière en date est survenue lorsque j’ai appris qu’ils se préparaient à changer le nom de leur regroupement de « tribu », et qu’un grand concours avait été lancé pour en trouver le nouveau nom.

Pour ceux qui ne connaissent pas le fonctionnement d’OCTO, ils se définissent comme une « tribu de tribus » leur organisation étant basée sur un modèle de mini équipes décentralisées et autonomes (ou presque).

J’ai alors proposé qu’ils choisissent le mot « artichaut », un peu pour rigoler et un peu pour troller.

OCTO-chaut

Devant leur intérêt sur les raisons de ce choix, j’ai donc improvisé un argumentaire détaillant pourquoi « artichaut » est le choix qui s’imposait naturellement pour eux, et qu’il serait stupide de croire le contraire. Mon argumentaire s’est composé d’une série d’argument simples comme « la croissance de l’artichaut est similaire à l’acquisition de nouveaux collaborateurs » ou « les collaborateurs, tels les feuilles de l’artichaut se protègent entre eux des interactions néfastes du dehors » ou encore « l’artichaut est anti-oxydant ». Pour peu qu’on ait des connaissances de base en botanique, un légume est toujours un bon candidat pour lancer des parallèles improvisés (je vous parlerai un jour de l’histoire de la carotte et de la betterave, mais c’est un autre sujet)

Trib-OCTO-tichaut

(ouais je fatigue un peu pour trouver des titres)

L’artichaut n’a pas eu le succès escompté mais passé le moment troll, il représente quand même pour moi très bien le fonctionnement de la société de mes collègues du moment. En effet, OCTO est organisé en « tribus », chacune étant comme une mini-société dans la société, avec son cheptel de consultants. Chaque consultant est ainsi comme les feuilles de l’artichaut protégeant l’expertise de son cœur de tribu, qui les nourrit et les renforce. La société OCTO est donc un grand champ d’artichauts, comme autant de leurs « tribus », poussant vers le soleil les longues tiges nervurées avec enthousiasme et combativité.

D2SI-tichaud

Au fil de la réflexion, je suis arrivé à me demander si je pouvais aussi parler d’artichaut avec le mode de fonctionnement de D2SI. La réponse est non, car notre fonctionnement est très différent. Soyons honnête, je ne dirai pas ici que le fonctionnement de D2SI est mieux que celui d’OCTO car je n’ai pratiqué que celui de D2SI, disons juste ici qu’il est différent.

Les racines fasciculées

L’organisation interne de D2SI est relativement proche de celle d’une plante à racines fasciculées. Je vous avais dis qu’on ferait de la botanique, du coup c’est quoi une racine fasciculée ? C’est assez simple. Plus simple que le nom.

Pour commencer, il existe plusieurs types de racines (wikipédia)

La racine fasciculée a un socle commun et robuste. D2SI n’est pas une coopérative, il y a donc des dirigeants détenteurs du pouvoir suprême. Néanmoins, la racine principale ne peut survivre sans sa périphérie, qui la nourrit et lui permet de remonter les informations utiles sur le terrain. En outre, les commerciaux et RH ne sont que des blocs de racine au sein d’autres racines représentant les consultants.

Aujourd’hui, mon supérieur hiérarchique n’est ni mon commercial ni mon RH référent, c’est au mieux Julien ou Domenico et pourtant je suis juste un consultant comme les autres. Evidemment si mon RH ou mon commercial me sollicite, je vais lui répondre car nous travaillons ensemble, et cela serait une faute de ne pas travailler ensemble. Tout ceci fonctionne parce que comme chez OCTO nous avons des personnes formidables qui font attention aux autres: au final la hiérarchie est secondaire et purement administrative. La société est un grand réseau qui s’étend.

Des zones à réseau optimisé

Certains consultants vont pouvoir former des grappes de racines car ils travaillent chez le même client ou dans la même zone, les échanges s’accélérant dans cette zone, mais le réseau ne se referme pas, car comme chez les plantes il y a toujours des racines qui n’en font qu’à leur tête et qui se connectent à d’autres.

De nouveaux défis

A mesure que le réseau s’étend, de nouveaux défis se posent pour notre plante. Si elle veut pouvoir continuer à grandir vers le cloud, un amas de radicelles ne suffira pas: les racines nouvelles et donc les plus lointaines du faisceau principal dépériront. En outre, le risque de détachement des amas régionaux est un risque préoccupant.

Un nouveau modèle

Afin de supporter la croissance, un phénomène commun chez les plantes est la consolidation racinaire: certaines racines (par un mécanisme chimique compliqué à expliquer) s’épaississent et deviennent des relais privilégiés des nutriments pour le bulbe mais aussi des besoins de la plante (davantage d’eau, davantage d’azote, etc) afin que les radicelles s’orientent plus facilement. Tant qu’il existe un chemin vers le tronc le collectif s’en satisfait. 

D2SI est en transformation, et si nous voulons continuer de faire pousser notre plante vers le radieux ciel du cloud, notre modèle racinaire doit évoluer. Arriverons nous à épaissir les racines nécessaires afin de conserver ce système de réseau à hiérarchie faible qui nous est cher ? Comme disait un ancien premier ministre adepte des petites phrases, « la route est droite, mais la pente est forte« .

A bientôt.