Retour sur AWS Transformation Day
Station F, le plus grand campus de startups au monde, a accueilli le 11 Octobre dernier l’événement AWS Transformation Day, destiné aux entreprises souhaitant se lancer sur le Cloud, comme à celles ayant déjà franchi ce cap et souhaitant accélérer leur transformation digitale. Voici le compte-rendu des temps forts de cette journée.
Impossible de commencer un événement à Station F sans évoquer les startups : Frichti, Incepto Medical ou Paytrip, autant de jeunes pousses françaises citées par Julien Groues, Country Manager France, et qui ont construit leurs infrastructures sur le Cloud AWS.
Par exemple, Incepto Medical utilise le machine learning dans l’imagerie médicale pour détecter les tumeurs dans une radiographie, et Paytrip est une solution de paiement et d’envoi d’argent entre proches. Les événements AWS faisant la part belle aux témoignages client, Paytrip, Nexity, Teeds ou Veolia viendront au cours de la journée partager leur retour d’expérience sur le Cloud.
Ces retours d’expérience sont aussi l’occasion de faire le bilan des raisons qui poussent les entreprises à se lancer sur le Cloud : l’agilité et l’élasticité, consommer uniquement ce dont on a besoin au moment où on en a besoin, font bien sûr partie des moteurs, au même titre que la réduction des coûts par le paiement à l’usage. Enfin, il cite la possibilité de réduire le coût de l’innovation (par exemple, de 30 à 40% d’économie sur le TCO SAP pour les entreprises ayant migré), mais aussi la conformité et la sécurité.
Avant de lancer la keynote, Julien Groues a terminé son intervention en présentant le programme de reconversion re:Start lancé par AWS, qui a permis à 17 jeunes de se former aux métiers du Cloud. Alors que la première promotion vient de terminer ses 12 semaines de formation, Julien Groues a rappelé l’engagement d’AWS à poursuivre cet effort.
Pourquoi et comment aller sur le Cloud
Les tendances évoquées par Julien Groues sont confirmées par Jonathan Allen, Enterprise Strategist : si la réduction des coûts est un driver non négligeable, c’est avant tout l’agilité qui reste le moteur principal pour aller sur le Cloud. Aujourd’hui la question n’est plus de savoir s’il faut aller sur le Cloud, mais de comment y aller. Pour réussir son premier mouvement dans le Cloud, Jonathan Allen conseille de se limiter à un choix simple (ne pas proposer six choix différents), et de se lancer avec une petite équipe dédiée qui commencera avec quelques building blocks. Le premier workload à migrer dans le Cloud devra être celui qui compte pour vos partenaires, celui qui vous apportera un avantage stratégique, et pour lequel on se donnera un objectif de migration en moins de 3 mois. Et comme beaucoup d’intervenants sur ce sujet le rappellent : « it’s all about the people« . Le passage sur le Cloud est plus qu’un changement technologique, c’est avant tout un sujet qui touche à l’humain et à comment accompagner les individus.
Devenir une entreprise haute fréquence
Dans sa keynote, Jonathan Allen a mis en avant les deux types de pattern observés en entreprise : celles qui pratiquent le changement sur de longues périodes, et celles qui opèrent le changement à haute fréquence, c’est-à-dire très régulièrement. Les entreprises sont rassurées par un rythme de changement lent, alors qu’il faut aujourd’hui aller plus vite. Les entreprises investissent encore beaucoup de temps et d’énergie sur des projets à large envergure, avec des mois de pré-planning, mais que se passe-t-il quand on veut élargir le scope ? A cette échelle, la moindre chose que tourne mal accroît considérablement les risques. Jonathan Allen propose de nouveaux patterns pour devenir l’entreprise du futur :
- Réduire la taille des release et augmenter la fréquence de livraison de valeur
- Refactorer et améliorer les systèmes et processus legacy
- Prendre des décisions éclairées par la donnée, tester et mesurer
- Créer des équipes aux compétences métier et technologiques qui assurent le run des services qu’elles livrent
- Re-prioriser en permanence
- Réduire le temps de l’idée à l’implémentation
- Tester en prévision des échecs et des attaques, et automatiser les remédiations
Rappelons encore une fois que ce changement est culturel avant d’être technologique, et passe par une organisation DevOps, et un focus sur la valeur délivrée au consommateur, plutôt que sur les systèmes.
Nexity, l’expérience d’une migration de masse
Nexity, premier acteur intégré de l’immobilier en France, s’est engagé il y a deux ans et demi dans une stratégie cloud first, comme l’a expliqué Laurent Dirson, Directeur des applicatifs métiers et production IT. Convaincu que l’IT doit plus contribuer à la création de valeur en co-construisant les solutions, il a notamment cité en exemple l’offre de Smart Home qui a été développée en 6 mois. Développer un tel service n’aurait pas été possible ailleurs que sur le Cloud : tous les nouveaux services proposés par Nexity sont basés sur l’agrégation de services.
Laurent Dirson a également partagé son retour d’expérience sur la migration de masse menée par Nexity. Ses deux datacenters ont fermé en 2019, pour répondre au mieux aux problématiques de fiabilité, de disponibilité, et de sécurité d’infrastructure. 460 applications ont migré en un an, et les six premiers mois de ce projet ont été consacrés à la préparation de la migration. Selon Laurent Dirson, la migration doit se faire le plus rapidement possible afin de pouvoir ensuite se transformer dans le Cloud.
Parmi les facteurs clés de succès d’une migration de masse, citons l’automatisation : Nexity a mis en place en usine de migration, sur la base d’une démarche agile avec des sprints de deux semaines, et une démarche test&learn qui a permis d’accélérer progressivement. Autres facteurs de succès : s’inscrire dans un programme avec une gouvernance, savoir aller vite, éviter les effets tunnels. Enfin Laurent Dirson a rappelé que la migration n’est pas qu’un sujet technologique, mais aussi culturel. Cela demande de savoir onboarder les collaborateurs, de faire des plans de formation, de pouvoir détecter des potentiels, ceux qui vont se révéler dans le cloud, et de créer de nouveaux rôles comme les profils finops. Cette vision s’incarne dans un centre de compétences Cloud, constitué de personnes pluri-disciplinaires avec une vue transverse.
Boîte à l’être, art postal
Durant le Transformation Day, l’événement était aussi sur le stand D2SI où nous avions convié Ivan Sigg, un artiste qui nous accompagne depuis quelques années. Ivan nous aide à prolonger notre réflexion autour du rôle de la technologie dans les organisations, et de l’intelligence collective à travers l’art.
Après une intervention lors du dernier Summit AWS sur le thème de la carte et du territoire, Ivan nous a proposé une nouvelle lecture de ce sujet, puisque de la carte topographique, nous sommes passés à la carte postale, qui est venue ouvrir le territoire du stand D2SI.
Qu’ils soient créatifs ou non, dotés d’une affinité pour l’art et le dessin ou non, les visiteurs du stand ont été invités à créer leur propre carte postale. Un moment de partage et de découverte par l’écriture, où l’on créée de la circulation et du mouvement par l’envoi du courrier, avec de la donnée humaine qui circule. La carte exprime la personnalité de chacun, ce qui échappe est l’inconscient, ce que nous ne savons pas gérer qui s’exprime par le dessin, le tampon utilisé, l’écriture sur la carte.
Un moment d’échange et de création atypique qui a été apprécié par tous les participants, illustres inconnus ou stars de la tech française !
On vous donne maintenant rendez-vous à AWS re:Invent 2019 à Las Vegas !