TIAD Camp Revolve : l’intelligence collective pour booster votre transformation
Le 27 juin 2019, nous avons organisé le premier TIAD Camp dédié à l’Intelligence Collective, le TIAD Camp Revolve. Fonctionner différemment est le sujet de toutes les entreprises aujourd’hui, et on entend souvent parler d’entreprise agile, apprenante, innovante. Cela requiert une profonde transformation des organisations et des collaborateur·rices face à un contexte mouvant, difficile à prévoir, et des ruptures qui poussent à apprendre à fonctionner avec un tout autre paradigme. Pour nous, l’Intelligence Collective est un des leviers de transformation qu’il faut développer et nous avons souhaité l’explorer ensemble lors de ce TIAD Camp.
Comme l’écrit très justement Emile Servan Schreiber, Docteur en psychologie cognitive à Carnegie Mellon, dans Super Collectif : le QI d’une organisation est lié, non pas au QI des personnes qui le constitue, mais à la qualité des relations entre les personnes. C’est ce lien que nous avons exploré lors de cette journée avec des intervenant·es d’une grande diversité.
Apprendre à raconter des histoires pour changer de narratif et enclencher la transformation
La journée débute avec l’atelier d’Histoires Collectives de Béatrice Doradoux dont l’objectif de produire des nouveaux récits collectifs indispensables pour engager les équipes dans la transformation. Chaque participant·e est invité·e à partager en binôme l’anecdote de son choix, ensuite le binôme doit restituer l’histoire au groupe.
Dans cet exercice, chacun·e comprend que pour savoir raconter de façon synthétique, il faut raconter son histoire à un·e collaborateur·rice et écouter sa restitution. Votre collègue ne se trompera pas, il ou elle sortira les messages qui l’auront le plus marqué·e. Pour raconter des histoires qui transportent, il faut utiliser des mots concrets et précis pour s’assurer que l’auditoire puisse matérialiser et créer des images. Une histoire ne peut être collective que si chacun·e se sent légitime de se l’approprier et de l’enrichir.
Diversité et Communautés au coeur d’une discussion collective et animée
Place ensuite au Fish Bowl d’Inigo Soto ! Format innovant et participatif, que nous avons testé pour la première fois lors de cette journée, il consiste à créer un débat avec un grand groupe autour d’une question précise qui sera explorée en donnant la parole à chacun·e. Il s’agit d’une discussion ouverte, non dirigée par l’animateur. 5 chaises sont placées au centre du cercle et les autres chaises à l’extérieur. Inigo lance la première question et invite 4 participant·es à venir s’assoir et explorer le sujet ensemble grâce à la discussion.
Une chaise demeure vide, ainsi si un·e participant·e se situant à l’extérieur du cercle souhaite se joindre à la discussion, il ou elle n’aura qu’à venir s’assoir sur cette chaise vacante. En contrepartie, une des personnes du cercle devra quitter sa place et rejoindre le cercle extérieur. L’objectif premier était d’aborder l’importance de la diversité dans les profils et l’animation de communautés pour répondre au manque de compétences et ainsi rendre nos organisations plus résilientes. En 45 minutes à peine, trois questions ont pu être explorées et débattues collectivement : “Pourquoi rechercher la diversité au sein d’un groupe ?” ; “Qu’est-ce qu’une communauté ?” et “La question de la culture dans les organisations”. Un débat très riche du fait de la diversité des participant·es !
L’entreprise, un écosystème comme un autre ?
Grâce à Irène Alvarez du CREA MONTBLANC, nous avons ensuite pu prendre conscience de ce qu’est réellement un écosystème, en comprendre ses caractéristiques et ensuite faire le parallèle avec l’entreprise. L’atelier consiste à s’organiser comme le font les écosystèmes vivants afin de rendre nos organisations plus agiles et plus adaptatives. Grâce à quelques bouts de ficelle et à une experte de la bio-inspiration, chacun·e a pu vivre et expérimenter physiquement les lois de la nature. Lorsqu’un élément bouge, l’ensemble de l’écosystème est déstabilisé, tout comme notre groupe de participant·es entremêlé avec ces cordes. Seule, une espèce ne suffit pas, sa valeur tient de son interaction avec le collectif, il en est de même pour chaque collaborateur·rice au sein d’une organisation, quelque soit son statut ou sa posture.
Comme l’environnement technologique actuel, la nature est en perpétuel mouvement, chaque espèce s’adapte en permanence à son environnement qui lui-même évolue. L’enjeu avec le dérèglement climatique est le même qu’avec la course aux nouvelles technologies, la désynchronisation : l’environnement évolue plus vite que ce que les espèces ou les organisations sont capables de faire naturellement.
Pour être résiliente, la nature pratique la redondance pour toute fonction, rien n’est unique et indispensable. Chaque individu contribue à plusieurs fonctions dans la nature, chose souvent perdue en entreprise au profit de l’efficacité et de l’économie.
Il y a toujours une diversité de comportements au sein de chaque espèce, avec des membres qui vont prendre des risques et tester de nouveaux comportements. Si cela fait ses preuves, l’ensemble de l’espèce suivra ces comportements marginaux, et cela permet son adaptation et sa survie. Ce sont les individus aux comportements exploratoires qui tirent le collectif pour le faire évoluer.
Les espèces les plus généralistes sont celles qui s’adaptent le mieux. Les plus spécialistes éprouvent plus de difficultés. Les humains sont les plus généralistes mais sont aujourd’hui challengés pour la première fois sur leur capacité à adapter leurs comportements encore plus vite du fait des changements environnementaux rapides actuels.
C’est l’inventivité et la créativité qui permettent à la vie de survivre. L’intelligence n’est jamais remise en question mais il faut comprendre que nous vivons dans un système plus large, nourri par un collectif et par une nature plus large.
Art et collectif, fédérer des idées grâce à des images digitales animées
Après le déjeuner, l’artiste et romancier Ivan Sigg a animé un atelier artistique sur les associations et les rebonds d’idées en images digitales animées. Ivan met en image et en mouvement les idées et interrogations des participant·es, propose des associations d’idées et fait évoluer le dessin par rebonds et transformations en fonction des réactions. Il n’y a plus de processus de rejet ou de disparition d’une idée, mais une intégration par rebond et une association d’idées. L’énergie collective (et celle de chaque individu) n’est plus utilisée pour juger, exclure, nier, mais pour créer.
A lire également sur le sujet, l’article d’Ivan sur l’intelligence collective et l’art en entreprise.
Ecoute et sagesse collective pour aider un pair à répondre à une question importante
Une fois nos chakras artistiques ouverts, Agathe Peltereau-Villeneuve a animé un atelier de la Théorie U, approche conçue par Otto Scharmer, maître de conférences au MIT. La Théorie U est un processus d’intelligence collective puissant et transformateur qui répond à la problématique suivante : “Vouloir individuellement que les choses changent mais ne pas y arriver collectivement”.
Lors de cette journée, Agathe nous a permis d’expérimenter l’un des outils de la Théorie U, le Case Clinic. Le case clinic est un processus d’écoute d’une situation concrète, d’un sujet qui concerne une problématique en cours, amenée par l’un·e des participant·es. Les autres participant·es sont les coachs qui accompagnent celui ou celle qui porte le cas. Le case clinic permet d’offrir à un·e collaborateur·rice de nouvelles clés de lecture sur une situation, au moyen d’une écoute de groupe structurée et peut être joué très facilement au sein d’un équipe ou d’un collectif.
En quelques phrases, le case clinic :
- génère des pistes de réponses à une problématique de leadership ou organisationnelle.
- crée un niveau de confiance et d’énergie positive au sein d’un groupe de pairs.
- permet d’exercer et renforcer la pratique de l’attention et de l’écoute.
En clôture de cette journée, chaque participant·e a été invité à travailler sur les mises en oeuvre concrètes possibles dans leurs organisations suite aux nouvelles pratiques découvertes dans la journée. Pour cela, nous leur avions offert un carnet Revolve pour l’occasion.
Nous vous donnons rendez-vous pour un deuxième édition du TIAD Camp Revolve en fin d’année, les sujets soulevés collectivement par les participant·es étant les suivants :
- L’intelligence émotionnelle
- Quelles sont les soft skills et comment les acquérir ? Communication, coordination, observabilité, désautomatisation
- Dans les transformations, comment fédérer : les équipes et la hiérarchie
- Déconstruction des notions d’organisation
- Innovation, agilité, tendances technologies (impact sur les métiers IT)
- La théorie U
L’un de ces sujets vous tient particulièrement à coeur ? A vous de voter pour choisir un ou plusieurs thèmes pour le prochain TIAD Camp Revolve.