Transformation : pourquoi développer l’intelligence collective est indispensable
Si vous avez accepté une mission de transformation dans votre entreprise (transformation digitale, managériale, culturelle, technologique ), il y a de fortes chances qu’à un moment ou à un autre, la fatigue se soit fait sentir sentir. Et pour cause, porter le changement demande un apport intense d’énergie – sinon la transformation aurait déjà eu lieu !
Lorsque ce rôle nous échoit, nous nous retrouvons investis d’une mission que nous portons comme un drapeau, haut et fort mais bien souvent lesté avec des haltères.
Comment réussir à échouer
Au cours de nos projets en interne chez D2SI et chez nos clients, lors de nos différentes expériences professionnelles, nous avons identifié quelques éléments qui ne sont pas des facteurs clés de succès :
- La transformation est lancée en montant un programme “Transformation” ou « Move2Cloud » avec les techniques habituelles (comité de pilotage, project plan, slides, objectifs définis d’avance…).
- Trop souvent, une vraie raison forte à la transformation n’est pas donnée. Il est déjà difficile de transformer une organisation mais sans le sens qui va avec, c’est redoutable. On se contente de brandir l’étendard “Transformation digitale”, mais est-ce que cela suffit à donner du sens ?
- Probablement le plus problématique, la transformation est déléguée à un programme pendant que le reste de l’organisation continue sa vie comme à l’ordinaire. C’est un peu comme déléguer à quelqu’un d’aller chez le psy à sa place. Le poids sur les épaules des équipes transformation est donc très lourd. Les individus risquent de s’épuiser, car le système “immunitaire” de l’organisation se défend et c’est normal.
La transformation par le collectif
Beaucoup des personnes qui ont participé ou lancé un programme de transformation (Cloud, digitale ou autre) ont rencontré ces difficultés. Une fois la décision prise par le management, c’est aux équipes transformation d’impulser l’énergie. Or, et beaucoup d’entre elles nous l’ont confirmé, le plus difficile est d’être “seul” à promouvoir une nouvelle façon de faire au quotidien. D’autant que la transformation s’inscrit dans un temps long. Entre une impulsion et la modification du comportement, il peut se passer beaucoup de temps. Ce qui s’avère décourageant, voire épuisant.
Nous même avons été confrontés plusieurs fois à ces difficultés et nous avons réalisé que pour s’alléger et rendre aux programmes de transformation leur “pouvoir transformateur”, il est nécessaire d’inclure un ingrédient encore mal compris : l’intelligence collective.
La complexité, les difficultés, les inévitables atermoiements de ces programmes concernent le collectif et pas simplement une série d’individus.
Souhaiter transformer le collectif revient à lui demander de fonctionner avec plus d’agilité, de souplesse, de fluidité, de rapidité … Peu importe le terme, il s’agit de le rendre le plus intelligent possible. Pour cela, il faut utiliser des nouveaux outils, sinon les mêmes outils et les mêmes recettes donnent les mêmes résultats.
De nouveaux vecteurs de transformation
Parmi les outils vecteurs de transformation de collectif, nous avons expérimenté :
- La théorie U d’Otto Sharmer, professeur au MIT, offre un panel de solutions qui permettent aux collectifs de fonctionner de façon beaucoup plus adéquate et efficiente – en sortant des automatismes – ce qui est le but de la transformation.
- Le vivant répond à des problèmes depuis 3,8 milliards d’années. S’en inspirer pour nos organisations est pertinent .
- Une des grandes forces du vivant, c’est d’offrir de la diversité pour permettre l’évolution, l’adaptation, la résilience. Travailler sur la diversité en entreprise n’est pas simplement moral, c’est surtout un enjeu d’efficacité.
- Définir des nouveaux récits est nécessaire. Yuval Noah Harari, dans Sapiens, nous dit que nous sommes la seule espèce qui suit une idée et qui s’engage. Il nous faut donc construire ces nouveaux récits collectifs.
- Enfin, si l’art n’a pas encore vraiment trouvé sa place en entreprise si ce n’est au travers du mécénat, ce n’est pas par hasard que les meilleurs facultés au monde exige de leurs étudiants qu’ils aient une pratique artistique : ils acquièrent des compétences développées grâce à l’art (regard neuf, créativité, transdisciplinarité, ouverture d’esprit, etc.).
Tous ces outils ne sont pas de simples recettes que l’on appliquerait : il faut les expérimenter pour se les approprier et les intégrer à nos pratiques quotidiennes et ainsi transformer.
Si vous êtes curieux, intrigués ou même sceptique, et que vous êtes concernés par la transformation de votre entreprise, nous vous invitons à lire le compte-rendu du TIAD Camp Revolve.