Interview Christophe Roux : les enjeux de l’automatisation
Parmi les premiers à identifier les avantages de l’automatisation et à développer une expertise dans ce domaine – dès 2008 – D2SI occupe aujourd’hui une position de leader sur le marché français de l’automatisation, enjeu central pour le passage des infrastructures de nos clients dans le Cloud.
Christophe Roux, leader du pôle d’expertise Automatisation
Après une formation d’ingénieur en génie électrique, complétée par un master aux Etats-Unis, Christophe a rejoint en 2000 un grand groupe de télécommunications américain pour lequel il a effectué différents travaux de modélisation : simulations, capacity planning, études de rentabilité… Il a découvert l’automatisation lors de son dernier projet dans cette entreprise, et à son retour en France en 2007 il a souhaité continuer sur la voie de l’orchestration, alors une discipline naissante. En 2011, il a choisi d’intégrer D2SI, pour profiter de sa volonté de développer l’orchestration et de sa spécialisation déjà reconnue dans ce domaine.
Pour toi, quels sont les enjeux globaux de la démarche Sustainable Innovation ?
Ce projet nous permettra de développer notre philosophie actuelle de création de relations durables avec nos clients. En effet, plutôt que de s’en tenir à des considérations financières sur le court terme, nous essayons de construire avec eux des relations fondées sur du travail de qualité, adapté à leurs besoins et s’intégrant bien avec leur existant.
En quoi cette démarche est-elle différente de celle des concurrents ?
Nous visons à rendre nos clients autonomes sur les solutions implémentées chez eux, et capables de les faire évoluer en fonction de leurs besoins. Pour cette raison, nous cherchons à intégrer à toutes nos interventions en mode « projet » trois composantes essentielles :
o Une communication claire, efficace et transparente avec le client, pour expliquer nos choix d’implémentation et l’aider à se projeter vers l’avenir
o Une gestion adaptée du changement, pour obtenir l’adhésion des équipes locales
o Un transfert de compétences via la formation et l’accompagnement, afin que le client puisse aisément prendre en main et continuer à faire vivre la solution à la fin du projet
Grâce au partage des connaissances et à la consolidation collaborative des bonnes pratiques, la démarche d’Innovation Responsable de D2SI devra permettre à chaque consultant de progresser sur la gestion des points décrits ci-dessus, pour travailler de manière plus harmonieuse et productive avec les équipes clientes.
Et quels sont les enjeux par rapport à l’automatisation ?
Un de nos grands challenges consiste à guider nos clients pour mener une réflexion de fond sur le choix des tâches à automatiser. En effet, ils peuvent rencontrer des craintes en interne vis-à-vis d’une simple mécanisation de leurs tâches et des réductions d’effectifs, alors qu’un projet d’automatisation bien mené peut également permettre d’améliorer les conditions de travail d’une équipe, comme le montrent les exemples qui suivent.
En automatisant des tâches à faible valeur ajoutée, le suivi de ces tâches peut être délégué à des collaborateurs plus juniors, permettant aux experts de se consacrer aux tâches les plus critiques ou plus créatives, comme la construction de nouvelles offres de services. On peut également réduire le nombre d’incidents, en automatisant des tâches de maintenance qui n’étaient plus effectuées par une équipe par manque de temps, ainsi qu’en automatisant les tâches particulièrement critiques et sujettes aux erreurs humaines. La qualité de service est augmentée et on se dispense des situations stressantes dans lesquels les collaborateurs doivent agir dans l’urgence, en « mode pompier ». Enfin, en obligeant à mettre en place des normes et des règles pour les tâches qu’il exécute, l’automate pousse à la standardisation, qui facilite ensuite la maintenance.
Nous nous efforçons donc de faciliter le choix de ces tâches et d’aider le client à en maximiser les bénéfices sur le long terme. Par ailleurs, pour réussir un projet d’automatisation, la gestion du changement est clé. Lorsqu’on automatise une tâche, on change fondamentalement le métier de celui qui l’exécutait auparavant : au lieu de simplement « faire », il doit maintenant « faire faire ». Ainsi, le collaborateur aura de nouvelles responsabilités : adapter en permanence l’automate aux évolutions de son écosystème, et l’enrichir en fonction des nouveaux besoins afin de proposer des services supplémentaires. Il est donc particulièrement important de donner aux équipes locales une vision d’ensemble sur ces projets, ainsi que de les outiller pour prendre en charge la solution.
C’est pour toutes ces raisons qu’un accompagnement dans la durée, permettant de mieux gérer l’évolution des modes de travail, nous paraît intéressant. D’autre part, nous travaillons actuellement à renforcer la capacité de nos chefs de projets à partager leur vision et à communiquer efficacement avec leur équipe et avec le client. Cela passe par des formations internes, des ateliers…
Quelles sont les perspectives d’avenir pour l’orchestration ?
Je pense que c’est aujourd’hui un enjeu capital pour les directions des SI. L’automatisation permettra de fédérer les différentes composantes techniques au cœur des systèmes d’information, tout comme les outils d’ITSM ont permis par le passé de fédérer le niveau humain de ces services. D2SI croit depuis plusieurs années dans le potentiel de l’orchestration, et nous constatons que nos clients sont de plus en plus demandeurs de projets d’automatisation. D’ailleurs, face aux offres du cloud, seules l’automatisation au sein de chaque équipe et l’orchestration transverse des tâches permettront les gains nécessaires pour justifier de garder les services informatiques en interne. C’est donc un défi important pour les années à venir.